comme à ton habitude, aujourd’hui, comme tous les autres jours, t’arpentes les rues d’amsterdam, t’as tes points stratégique, les quartiers où tu sais que la marchandise part comme des petits pains. T’as ton rouleau dans ton soutif', faut pas croire, mais ça fatigue, t’as les pieds en compote, ce n’est pas comme si t’avais des clients réguliers et que tu pouvais faire tes livraisons, tu n’veux pas de clients réguliers de toute façon. Les touristes ça parle pas, les touristes ne connaissent même pas ton nom, et puis c’est pas comme si t’étais tout le temps au même moment, une blonde dans la rue, à amsterdam y en a un paquet alors si ils se font choper c’est leur problème pas le tiens, ils n’avaient qu’à être discret. T’as laissé ton vélo à quelques pas de là, faut dire que c’est pas tellement pratique un vélo pour ton activité. Par chance, il est encore là, accroché à son poteau, et tu l’enfourches. Tu te diriges vers Jordaan, longeant les canaux, jusqu’à arriver à votre chez toi, à MJ et à toi. Votre jolie péniche sous les arbres, à côté d’un joli pont. Jolie péniche. Plénitude. Paradis. Tu rêves d’une chose, retrouver MJ et votre petit coin de paradis. Roulant sur les pavés, tu manques de tomber à l’eau mais te rattrape avec aisance, tu la vois la jolie péniche à quelques mètres de là. A la recherche d’une ombre, celle de Marie Jeanne, tu scrutes le bateau. Pas de MJ à l’horizon, ton sourire s’efface, remplacé par une petite moue triste. Tu descends du velo, pas tellement pratique de rouler sur la passerelle, t’as jamais essayé et t’essayera pas, c’est pas que t’aimes pas l’eau, c’est juste l’eau des canaux, bien loin d’être la plus clean du monde. « MJ, t’es lààààà ? » cries-tu depuis le pont, y posant ton vélo dans un coin.

Ce matin, j'étais tombé sur une conne au magasin qui m'avait tenu la grappe plus d'une heure sur un même bouquet de fleur. « Putain, elle va me soûler longtemps celle-la. » Pensais-je en affichant un large sourire des plus agréable à la granny d'en face. Elle me prenait la tête pour un bouquet pas assez fleuri et trop feuillu. Après avoir finit de combler ses attentes, je la fis payer dix euros de plus pour ma petite vengeance. C'était le minimum non. Fort heureusement, elle payait en billets ce qui me permit d'en placer un au fond de mon soutien-gorge.
Après cette matinée riche en émotion -ou pas, je décidais de rentrer directement dans mon petit cocon que je partageais avec Gladys. Claquage de bise par-ci, claquage de bise par là, je finis enfin par monter sur ma bicyclette pour me rendre à la maison. Manque de bol, un connard de touriste français s'arrêta et me cassais donc ma roue avant. En le voyant partir, je levais ma main et lui levais mon majeur en l'insultant à haute voix. Comme quoi, c'était pas ma journée. Je rentrais donc à pied jusque notre péniche, à côté de laquelle je jetais ma bicyclette qui finit ses jours dans la flotte. « Glad ? T'es là? » aucune nouvelle. J'en concluais qu'elle arpentais les rues à essayer de vendre sa cam. Quand à moi, je décidais d'aller me rouler un joint sur notre "terrasse" en attendant ma blonde qui ne tarda pas. « dehooooors! » criais-je, mon joint au bec.