je sors du coffee shop, la lumière rouge un peu trop forte des vitrines m'aveugle violemment. je fronce les sourcils. même à travers mes paupières à demi-closes, je la vois, la crasse et la débauche. elle est là, sous mes yeux. constamment, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. j'en souris et j'avance. il n'y a plus que le rouge qui éclaire les ruelles sombres dans lesquelles je me faufile. d'un échange bref, je récupère ma barette et glisse le billet dans sa main. j'avance. j'avance, mains dans les poches, j'traîne des pieds, cogne dans des cailloux. je m'pose dans un coin. ocb et tabac à rouler. barette effritée. joint collé. une taffe, deux taffes, trois taffes. j'me remets à avancer.
- oh, oswald!
j'vois sa tête pas loin, je m'y dirige, un léger sourire aux lèvres. pas sûr qu'ce soit là la meilleure idée de ma vie que d'y aller. pas après plus d'un an de perte de rentrée d'argent pour lui.

t'entends ton cri ton nom. rah, t'aimes pas qu'on te reconnaisse, qu'on te connaisse carrément. tu soupires comme un malheureux et lève les yeux au ciel. tu tournes la tête vers la personne qui vient de briser ton silence. tu reconnais cette tête, thijs. tiens tiens, un revenant. dis-tu en t'approchant. tu le regardes de haut en bas, il a pas changé. c'était un gros client à toi à l'époque et ça t'as bien fait chier qu'il s'casse ailleurs. mais bon, tant pis. tout à une fin, même la vie, même ta vie.