nom, prénom : elies, kane. rien qui ne vienne d'amsterdam, rien qui ne vienne d'ici, jamais.
âge : vingt-deux ans de vagabondage, d'ici et d'ailleurs.
date, lieu de naissance : manchester, un vingt quatre décembre. c'est un cadeau de noël, un peu empoisonné.
études, métier : il n'a jamais fait grand chose, elies. il voulait devenir grand, pourtant, tout c'qu'il a fait c'est voyager. il n'a même pas été diplômé. alors, du coup, il deale pour oswald, et puis, il est mécano à mi-temps, pour un revenu régulier, quelque chose qui paie le loyer.
statut : seul. pourtant, y'a bien quelqu'un, mais finalement tout ça ça veut rien dire.

elies. ça fait espiègle, tout ça, blagueur, rigolo, le genre à avoir le sourire jusqu'aux oreilles. il l'a été, un temps, autrefois, mais plus maintenant ; ou en demie-mesure. parce qu'il a laissé un peu de lui partout où il est allé, qu'il s'est abandonné aux détours d'autres peines oubliées qu'il tait. il rigole toujours. un peu moins. il embête toujours. beaucoup moins. maintenant, kane, c'est la force tranquille. il toise et regarde, ne parle pas beaucoup, muet presque, mais pas trop méchant, sauf quand on l'ennuie. c'est à double tranchant. comme le reflet d'un miroir déformant. tantôt froid, distant, insondable, mystérieux ; tantôt passionné, violent, au dialecte acerbe et aux mots aiguisés. il suffit d'une étincelle. d'un instant d'incertitude, d'un instant de peur, de crainte, ou d'inadaptation pour qu'il ne craque. c'est un impulsif, qui retient, retient tout dans son coeur qui bat trop fort et trop vite parfois ; et, quand il explose, quand enfin il ose respirer un peu plus fort, le flot devient incessant, comme des mots qui fusent, des spasmes violents. il aime pas faire de mal. il a jamais aimé ça. pourtant, parfois, il a pas le choix, comme si c'était quelqu'un d'autre. mais il regrette toujours. sans s'excuser. parce qu'il sait pas courber l'échine, il aime pas ça ; ça fait mal au dos et ça ridiculise. il préférerait sûrement crever seul que d'avoir à s'excuser pour tout c'qu'il dit. de toute façon, d'après lui, ceux qui le connaissent assez savent bien que ses débordements, que tout ce qui s'échappa de ses lèvres lorsqu'il est violent, ne demande généralement pas son consentement.
un jour aussi il fut poétique. il aimait bien dessiner, parfois, sans rien dire ; c'était pas qu'une bête, et il était amoureux de c'qu'il voyait. femmes, hommes, et tant d'autres choses encore. il couchait tout sur papier. mais de nouveau il l'a perdu, ce coup de crayon, comme envolé. maintenant tout ce qu'il aime c'est écouter de la musique, qu'importe, écouter du classique ou du rock, ça change rien pour lui. tant qu'il aime, tant que c'est beau, tant que ça vit.
puis, il a s'est trouvé une autre passion, quand même, sur la route ; la mécanique. parce que, les bagnoles qui lâchent, il a connu. et il s'est débrouillé, il a appris tout seul, les rouages, les engrenages, les mains dans la graisse ; peu importait, tant qu'il pouvait bouger.  quitter un plaisir pour en retrouver un autre. un autre plus logique, plus facile, un qui ne demande ni sous-entendus. un qui est contrôlable.

we are cousins of death. il l'a pas vraiment choisi, mais finalement, ça lui va. c'est à cause de ce mec, là, pour qui il bosse maintenant - il sait pas vraiment comment, pas vraiment pourquoi, il sait juste qu'il a pas pu lui refuser. puis, en définitive, il s'en plaint pas ; il vit pas trop mal, du coup.

once i was kid
il avait jamais aimé ça. l'orgueil. elle, elle le regardait comme si elle l'avait jamais connu, enfant de la terre plus que sien. il faisait pareil. parce qu'il n'avait pas de mère, juste une responsable légale. ni lien, ni coeur battant ; peut-être un peu de chair et de sang, c'était tout. héritage maigre, qu'il allait souiller, plus tard, sans réellement savoir pourquoi. t'es qu'un gamin pourri gâté, qu'elle répétait, en le poursuivant désormais dans l'immense pavillon. il connaissait recoins, cachettes, elle n'était que monstre qui jamais ne parvenait à le retrouver. quelques secondes encore. il attendit qu'elle soit à quelques mètres, assez loin pour qu'il parvienne à se faufiler au fond d'un dressing, derrière quelques manteaux sortant juste du pressing. ça sentait le savon, c'était dégoûtant, ça puait le désaffecté, l'interdit de l'écart, ça suintait la perfection illusoire. et il resta là. tandis que le monstre retournait la maison, dévastait sans raison, lui, les genoux recroquevillés contre son petit torse qui se soulevait, légèrement, comme un enfant, sous d'autres cris. de toute façon, vivement que tu t'casses elies, depuis que t'es né tu me fais chier, j'voulais même pas de toi au départ ! ça faisait mal. ça piquait, comme de l'alcool 90° glissé contre le coeur saignant, désinfecté, anesthésié. dès lors il n'entendit rien, plus rien. c'était flou, la vue brouillée par quelques perles salées, l'ouïe perdu dans quelques sanglots étouffés. il s'en fichait.

si tu reposes une seule fois la main sur elle, j't'assure que cette fois-ci j'te tuerai moi-même. il l'étranglait presque, l'avant bras contre sa gorge tremblotante, si faible, immobile cette fois. yeux de vipère. elle avait encore la langue vicieuse, les mots acerbes, incessante. il appuya un peu plus, entendit ses syllabes défaillir sous sa pression, s'écraser dans sa gorge comme du verre au sol. il voulait la détruire. il voulait la voir souffrir, la voir crever, comme un rat au fond de son trou, seule.
puis il reprit ses esprits. car, annihilation de la colère sous d'autres perles qu'il devinait au son de ses sanglots. automatisme. sans une question. sans une demande. jamais. il lâcha le monstre, pour un autre, de peine celui-ci, s'approchant de la poupée, l'attrapant derrière les genoux, et dans le dos, prenant garde de ne pas la briser. il la serra pourtant un peu contre lui, doucement, assez pour sentir ses larmes se glisser contre ses clavicules déjà humides, et il la prit, l'emmena, la sortit de la grotte, ailleurs, lui promettant que jamais désormais personne ne la briserait.

should i stay or should i go
il aurait pu lui faire l'amour sûrement des jours encore sous les étoiles, adorer sa peau et ses cheveux parfum essence, parfum terre, parfum eux, vie. le nez sur son épaule, glissant, le nez contre son épiderme encore moite, souriant. il n'était jamais retourné là bas. il était partout plus chez lui qu'à manchester. un enfant d'ailleurs, de nul part, un de ceux qui n'appartenaient ni aux villes ni aux familles ; en guenilles, errant, ayant comme seule destination le crépuscule solaire de la fin de journée. il n'appartenait à personne, si ce n'était à la poussière et au temps, un peu à elle, infime, un peu aux autres qu'ils prenaient dans leur tas d'ferraille de temps à autres, aussi paumés qu'eux ou presque. je partirai un jour tu sais, qu'elle lui murmura, sans d'autre cérémonie. il la croyait pas, elies, elle lui devait trop, et lui lui devait tout. il pensait pas qu'elle pouvait s'évaporer comme le reste, comme le temps, comme un vulgaire souvenir qui s'étiolerait parmi d'autres, après des années. il y croyait pas une seule seconde, non. alors il rigola, un peu, se redressa et attrapa une bière, survivante parmi les cadavres des autres, et la sirota sans rien dire en observant les corps endormis. y'avait des vies, ici et là, délicieuses, disséminées à même le sol, bouffant la poussière parce que c'était tout c'qu'on leur laissait. les restes, les souvenirs, ce qui avait un jour été solide, ce qui autrefois vivait aussi. mais qui dorénavant se mourait.

c'était vide aux portes d'amsterdam. ça voulait rien dire, sans elle, ça signifiait rien. il s'était réveillé dans sa bagnole, tout seul, comme un con ; comme un p'tit chien qu'on aurait abandonné. elle était partie. elle l'avait prévenu, pleins de fois, même, mais pas comme ça, pas maintenant, pas sans rien dire. la petite fille muette aux plaies béantes.
le regard figé quelque part, sans réellement savoir où ; le regard à sa recherche, sûrement, sans vraiment le savoir, sans vraiment le vouloir. puis, elies sut pas vraiment pourquoi, ni comment, mais il les passa tout de même ces portes. sans chercher à comprendre. intuition. mécanisme. rouages qu'il ne comprenait pas, cette fois-ci. il en avait rien à faire, en fait. des années de route. quatre. pour venir finalement crécher ici, tout seul, comme un clochard durant des mois. il le savait pas, s'en doutait pourtant, que ça finirait comme ça. comme toujours. pas de maison, nul part, jamais. pas de toit si ce n'était les étoiles.

voyous
j'sais vraiment pas pourquoi j'te raconte tout ça, excuse-moi, j'ai pas de trucs intéressants à dire, et on n'en a rien à foutre finalement. dans un sourire, étrange, qu'il n'avait su trouver jusqu'ici. une gorgée, deux, doux sucre détendant ses muscles un peu plus encore, le cul posé dans le canapé. il était beau, putain, c'était chelou tout ça ; un peu trop d'alcool, sûrement, un peu trop d'joints - pourtant, il se souvenait l'avoir vu beau même du haut d'sa fenêtre, le petit. comme un sourire caduque qui pourtant tiendrait la route plus que tous les autres. comme des mots cons, stupides, dégueulasses, des mots qu'il avait connu autrefois avec une autre. comme une retrouvaille. de lui-même.

bon, ben j'aime pas vraiment me présenter, mais visiblement on laisse pas le choix.  alors, jsuis connue sur bazzart et un peu partout sous le pseudo de purple thunder, mais, je préfère que vous m'appeliez manon. j'ai seize petites années depuis peu, eh oui, j'suis un bébé, et je passe mes épreuves anticipées dans... deux semaines ? bref. c'est ma vie. on s'en fout.
sinon, j'aime pas mal de choses, dont mes chats, regarder des séries, la télé, et tout ça. j'adore ne pas faire grand chose, en fait, et je suis un peu une flemmarde. sinon, le forum est trop beau, itoussa, et vous aussi, vous êtes beaux, et on aura de beaux bébés, tous ensemble.

Code:

dane dehaan → elies kane

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