nom, prénom : amoure brest, c'est pas possible un nom comme ça, c'est pas sérieux si ? on dirait comme un nom de bande dessinée ou alors un patronyme sur mesure. peut-être qu'elle se l'est fabriquée, mais en fait non, c'est pour de vrai.
âge : elle a arrêté de compter mais moi je le sais : elle a vingt ans. rond.
date, lieu de naissance : la première chose que ses yeux ont vu c'était paris. la deuxième, la date : treize décembre. il y a des années où son anniversaire tombe sur des vendredis treize. pas d'chance.
études, métier : serveuse dans un fast food, elle vole entre les tables, elle navigue/chavire entre les clients.
statut : il y a bien un garçon qui lui donne des frissons mais elle sait pas trop ce que ça veut dire.

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Elle rougit quand elle parle aux gens, comme si elle était amoureuse d'eux. Elle dort comme elle vit, d'abord tordue rangée sur elle même et puis elle finit par prendre de la place. Elle pleure beaucoup, elle pleure tout le temps. Quand elle était encore à Paris elle ne voulait jamais rentrer chez elle, elle le faisait quand même mais c'était comme de faire la guerre, d'ailleurs elle sanglotait tout le temps le soir dans le bus et personne n'est jamais venu la sauver.
Elle a froid, tout le temps.
Tu sais pas pourquoi, et elle non plus, mais elle a froid, c'est comme ça. Elle a froid quand elle porte des grandes parkas, elle a froid dans tes bras, elle a froid sous l'amitié du soleil, elle a froid sous ses trois couettes, elle a froid autant l'hiver que l'été, elle est née en plein Noël, moins quinze, et elle a pas dû s'en remettre depuis, elle a froid, t'y peux rien.
C'est pas du cœur.
Vraiment, c'est physique.
Elle a des milliers de sourires.
Elle a son sourire du matin et puis du soir. Elle a le sourire vrai, le sourire faux. Elle a le sourire dans le vide. Elle a le sourire du merci, le sourire du bonjour, le sourire du pardon excusez-moi. Elle a le sourire d'adieu qu'elle n'a utilisé qu'une seule fois, quand elle est partie. Elle a pleins de sourires, trop de sourires, c'est difficile de suivre le mouvement.
Mais c'est toujours la surprise.


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We'll stay gold - Il paraît qu'ici on achète des filles pour un peu de plaisir.
Et que les gens s'achètent de quoi se défoncer la tête et les idées.
Ah bon ?
Amoure, elle se drogue à la vie, ça suffit. Amsterdam lui tendait les bras alors elle s'y est blottie, et peut-être que ça va casser entre les gens qui la peuplent, peut-être que ça va passer. C'est un certain choc des mondes. Amoure qui bataille avec le néerlandais, se débrouille en anglais, et puis cette jeunesse tombée au fond qui a toujours une aiguille à portée de main. Amoure qui a les yeux aveugles sur toutes les choses qui brûlent les hommes. Jusqu'à ce qu'elle se brûle ?